Travaillant sur un documentaire
radiophonique sur les producteurs de
théâtre, j’ai soudain eu une révélation, en écrivant une phrase
sur les trois les plus longues
exploitations de comédies musicales à Londres : Le fantôme de l’Opéra (1986
-), Les Misérables (1985 -) et Blood
Brothers (1988 -).
En réfléchissant à ces trois spectacles, dont chacun a triomphé pendant un quart de
siècle, je me suis dit : « Mais attends, est ce que… Mais oui, chacun
a un lien significatif avec la littérature française ! ». Le Fantôme
et Les Misérables sont directement adaptés des livres de Gaston Leroux et
Victor Hugo, tandis que Blood Brothers
de Willy Russell est tiré du roman d'Alexandre Dumas « Les Frères corses ».
(…) Tandis que les pièces à succès sont
souvent issues entièrement de l'imagination de l'écrivain, la plupart des
comédies musicales populaires et qui ont duré s'appuient sur une histoire pré-existante
: ainsi sur les 30 comédies musicales les plus longuement jouées à Londres et à
New York, deux seulement - A Chorus Line (1975) et Le Rocky Horror Show (1973) –
sont nées d’une page blanche. Bien que dans certains cas, la source soit loin d'être
célèbre, presque tous les succès
importants s’appuient sur une source littéraire ou cinématographique.
On peut en conclure que les comédies
musicales à succès sont basées sur des mythes
qui ont une force universelle, et la
littérature française entre 1844 et 1909 a engendré trois d'entre eux : les jumeaux
séparés (Les Frères corses / Blood
Brothers), l’ex-détenu cherchant sa rédemption (Les Misérables) et l'amant
si affreusement blessé qu'il cherche romance et vengeance derrière son masque
(Le Fantôme de l'Opéra.) (…)